17h30 – salle polyvalente
C’était il y a vingt ans et quelques jours. Sur Ouvéa, une petite île située dans l’archipel des Loyauté, à l’est du “caillou” de Nouvelle-Calédonie, des indépendantistes canaques tuent quatre gendarmes de la brigade de Fayaoué, et prennent en otages 26 autres gendarmes présents sur les lieux. Ils les emmènent dans une grotte à des kilomètres, au fond d’une forêt inextricable, où va se dérouler un bras de fer qui va tenir durant deux semaines le pays en haleine.
Les indépendantistes ont soigneusement choisi leur moment : ils attaquent à Fayaoué le 22 avril 1988, deux jours avant le premier tour de l’élection présidentielle qui conduira le Premier ministre Jacques Chirac et le président de la République François Mitterrand une seconde fois devant les électeurs, le 8 mai. Le chef des preneurs d’otages, Alphonse Dianou, n’entend rien obtenir de moins, par son action, que l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie.
Mais croyant avoir bien choisi son moment, il s’est lourdement trompé : ce n’est pas entre les deux tours d’une élection présidentielle que les deux candidats, qui sont aussi les deux chefs de l’exécutif, vont faire preuve d’apathie ! L’assaut de la grotte aux otages, opération Victor, sera donné le 5 mai par le 11e Choc de la DGSE, le commando Hubert de la Marine nationale, et le 17e régiment de génie parachutiste qui utilisera un lance-flamme. Deux hommes du 11e Choc perdront la vie, de même que dix-huit preneurs d’otages. Parmi ces derniers, quinze mourront les armes à la main, sans que polémique s’ensuive. Mais les morts de trois autres canaques, dans des conditions qui ne sont pas totalement éclaircies à ce jour, soulèveront de violentes controverses.
Rediffusion le 10 juillet, 23h, salle polyvalente.