Un film fini, on le met en boîte. Mais on ne met pas un film en cage! Ni un créateur de cinéma.
Aujourd’hui, le régime illégitime et dictatorial en Iran remet en prison Jafar Panahi et Moustaffa Rassoulah, réalisateurs, pour 6 ans peut-être. Peut-être si les cris de protestations ne montent pas des 4 coins du monde du cinéma. Du monde civil tout simplement.
Le Festival de Films « Résistances » 2010 à Foix (Ariège), a consacré un zoom au cinéma iranien d’aujourd’hui. Deux films de Jafar Panahi, un de Mohammad Rasoulof, ainsi qu’un film de Shahram Alidi également interdit de tournage, suivis de débats avec Philippe Ragel, maître de conférence et spécialiste du cinéma iranien. Malgré nos invitations, les chaises des cinéastes vivants en Iran sont restées vides, seule une lettre de Shahram Alidi, témoignant des menaces dont il est victime, a accompagnés ces films.
Nous avons porté une lumière modeste mais nécessaire sur les conditions périlleuses de la création cinématographique en Iran. Sur son originalité puissante, sur ses beautés aussi.
Le sort de Jafar, le sort de Mohammad et tant d’autres artistes, ne sauraient cristalliser toutes nos capacités d’indignation, de protestation. Décembre 2010, 11 « déviants sunnites » ont été pendus. Des milliers attendent leur jour funeste. Dans l’arbitraire le plus absolu.
Les organisateurs du Festival Résistances continueront à la mesure de leurs moyens d’accueillir un cinéma et des cinéastes en liberté.
Nous transmettons notre protestation à la Cinémathèque Française qui centralisera les nombreuses pétitions pour les adresser au gouvernement de la République Islamique d’Iran.