4 thématiques
Fuite de sens
Le sport, et si c’était bien ?
L’or bleu
Luttes victorieuses
Un zoom pays 2023
Zoom Palestine
FUITE DE SENS
Peut-on imaginer un monde où les femmes et les hommes sont capables de séquencer entièrement le génome humaine, de créer des ordinateurs de poche toujours plus petits qui répondent à des commandes toujours plus sophistiquées et où le nombre de personnes souffrant de la faim ne cesse d’augmenter pour représenter quasiment 10% de la population ? Dans ce monde, peut-on imaginer un pays où il est admis que le ministre de la justice soit mis en examen sans démissionner ? que la ministre de la transition énergétique ait partie liée avec l’industrie pétrolière ?
C’est le monde du capitalisme, celui dans lequel nous vivons. On ne dira pas que c’est un échec, on dira que ça n’a pas marché.
Pour colmater la fuite de sens, nous avons des outils : La science, la raison, la logique et la philosophie, auxquels nous tenons tant depuis le siècle des Lumières mais qui perdent sérieusement du terrain ces dernières années comme en témoigne les baisses toujours plus profondes des budgets de l’université. La presse et l’éducation populaire pour faire du lien entre ces savoirs froids et l’expérience vernaculaire des peuples. La parole et ses mots qui sont les garants de la démocratie et le rempart contre la violence.
Cette thématique rassemble donc des sujets qui pourraient être autonomes mais que l’on souhaite mettre en perspective pour s’interroger : comment se forge-t-on une opinion ? Elle ne parle pas d’une quête de sens individuel mais de la lutte contre la confiscation de notre capacité à comprendre le monde … et donc à abolir le système capitaliste.
LE SPORT, ET SI Ç’ÉTAIT BIEN ?
Le sport est divers, souvent populaire, parfois élitiste, il est le centre de batailles politiques pour le meilleur et pour le pire. Il peut être l’outil d’enjeux nationalistes et capitalistes comme avec
les grands rassemblements internationaux tel que les JO ou la coupe du monde de football. Ces rassemblements sont des occasions pour les États de se montrer sous leur meilleur jour
aux yeux de la planète. Un moment pour exacerber le sentiment nationaliste d’un côté et pour les grandes entreprises d’asseoir leur pouvoir. Mais, le sport est également un outil politique de
contestation comme des clubs de foot contre la dictature, des rugbymans syndiqués, des équipes mixtes, des clubs de supporters libertaires, etc… Bref le sport est un outil d’émancipation, de
réappropriation du corps, les corps invalides (le handisport) ou qui pose des questions sur le genre. Le sport est aussi fédérateur dans les quartiers populaires, auprès de populations
délaissées. Au croisement de luttes actuelles, intersectionnelles sur le genre, le validisme, les classes sociales et raciales.
Au final, le sport et si c’était bien ?
L’OR BLEU
Avec le réchauffement climatique, il n’est plus possible de dissocier les enjeux écologiques de la lutte contre les inégalités. L’accès à l’eau potable en est une illustration magistrale. Bien commun par excellence, indispensable à la vie, elle est la proie des grands groupes industriels qui la privatisent, des colons qui se l’accaparent, des agro-businessman qui la stockent en méga-bassines.
Pourtant, on pourrait apprendre à partager l’eau et tous les autres biens communs dans un esprit de coopération, d’entraide et d’adelphité. Pour cela, il faudrait revoir la hiérarchie de nos priorités, retrouver le lien avec notre écosystème fini, et reprendre goût à la mesure. La ligne de partage des eaux est un fil de crête, devenons funambules.
Nous vous proposons une série de films qui permettent de plonger au cœur des enjeux de l’eau douce et de son partage.
LUTTES VICTORIEUSES
Une petite musique s’installe. Depuis le COVID, peut-être un peu avant, il n’est pas rare, au moment de l’apéritif avec des ami·es, d’envisager la fin de l’humanité voire la fin du monde avec légèreté, insouciance et complaisance. Jamais la soumission à l’ordre écocidaire n’a été autant à la mode en particulier dans les milieux censés le combattre.
Avec cette thématique, nous proposons d’adopter un autre point de vue : la victoire est à portée de main, elle n’a jamais été aussi près, nous savons déjà comment la remporter.
Elle s’arrachera nécessairement collectivement. Pour cela, il faut accepter de parler stratégies, comprendre qu’elles ne sont pas toujours incompatibles, qu’elles sont souvent complémentaires et se demander comment les articuler. En d’autres termes, il s’agit de construire une science des luttes avec son histoire, son éthique et sa mise en pratique. Nous souhaitons donc parler des luttes passées dont la victoire est toujours temporaire mais surtout des luttes présentes et de comment les gagner.
Une thématique pour s’échauffer, pour s’embraser, pour s’empuissancer et fertiliser le chaos.
ZOOM PALESTINE
En 2017, la Palestine était reconnue par 136 États dans le monde. Son statut d’Etat observateur non-membre à l’ONU date de 2012. Sa déclaration d’indépendance par l’organisation de libération de la Palestine (OLP) en exil à Alger date de 1988.
Mais sa reconnaissance internationale, son territoire, sa population et sa souveraineté nationale ne sont, non seulement, pas acquis mais plutôt sans cesse attaqués.
Vol de l’eau, répression des manifestations pacifiques, contrôle des déplacements, harcèlement policier : les droits de l’humain·e sont foulés au pied. La population palestinienne souffre de l’occupation israélienne physiquement et psychologiquement comme en témoigne la psychanaliste Samah Jabr, figure centrale du documentaire français Derrière les fronts de Alexandra Dols que nous avions passé en 2019. La circulation de l’information est également l’objet d’attaques perpétuelles. Ainsi la journaliste americano-palestinienne Shireen Abu Akleh mourrait en mai dernier d’un tir de l’armée israélienne alors qu’elle portait ostensiblement le brassard de la presse.
Pour porter le regard des palestinien·nes, son cinéma est devenu essentiel. Comme souvent quand il s’agit de la Palestine, il est difficile de démêler le cinéma palestinien du cinéma israélien ; certains films étant même co-réalisés par un palestinien et un israélien comme 5 caméras brisées que nous avions diffusé en 2015. Le cinéma étant un art coûteux, la cinématographie palestinienne est moins développée que la cinématographie israélienne. Mais même si le cinéma israélien est souvent critique de la politique de l’Etat d’Israël, ce sont les films palestiniens que nous souhaitons diffuser.