En pleine forêt périgourdine, sur un coteau ensoleillé, la cité de Clairvivre fut entièrement construite en 1933 pour accueillir les gazés de la Grande Guerre et les tuberculeux. Le film nous la montre peu changée aujourd’hui. Son histoire est retracée par les témoignages, encore émerveillés, des premiers candidats à l’utopie et par des films d’archives, dont celui de l’inauguration de cette « ville de clarté, œuvre de paix et de fraternité ».
Au début des années 1930, la Fédération nationale des blessés du poumon convainc l’État de financer la construction d’une ville en Dordogne. L’initiateur en est le secrétaire général Albert Delsuc, assisté du docteur Hazemann, fondateur de la médecine sociale, et de l’architecte moderniste Pierre Forestier. Ils conçoivent une sorte de phalanstère, sur le modèle des projets du socialisme utopique du XIXe siècle, où les pensionnaires qui travaillent sur place sont rémunérés par des bons. C’est une ville transitoire, opposée au sanatorium, où les tuberculeux guéris peuvent vivre avec leur famille. Rationnelle, organisée par zones (habitat, loisir, travail, services), bien aérée, la cité compte 177 pavillons jumelés en béton armé avec de grandes baies vitrées et des balcons donnant sur les vergers. Une centrale distribue eau chaude et électricité ; ce « petit paradis », qui dispose de tout le confort moderne, enchante les plus pauvres.
Ce documentaire a pour objet de découvrir comment a fonctionné Clairevivre du début des années 30 à nos jours. Les luttes internes entre les premiers pionniers paraissent essentielles en ce qui concerne la compréhension des systèmes utopiques.
Producteur : Les films du triangle, Patrick Moine
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