11h30 – Grande Salle
Comme tant d’autres villes, Toulouse s’ingénie à bannir les “indésirables” (jeunes, SDF ou tziganes) de l’espace public. Le mobilier urbain, les clôtures, les systèmes d’arrosage tendent à empêcher les gens de s’allonger et même de s’asseoir. Peu à peu disparaît la ville en tant que lieu de convivialité, de frottement avec l’autre. Géographes, urbanistes, sociologues et travailleurs sociaux tirent la sonnette d’alarme.
Conduite à Toulouse, mais aussi à Sète, Paris et Montpellier, cette enquête rend compte d’un phénomène général dans les pays riches. Partout, l’espace ouvert au citadin se réduit pour devenir le domaine réservé du consommateur-contribuable. Dans un souci de sécurité ou de lutte contre les nuisances (hygiène, bruit), les autorités normalisent la ville, repoussant toujours plus loin pauvres et marginaux. Haussmann fut le pionnier d’un urbanisme mis au service de la répression des “classes dangereuses”. Depuis, les villes ont développé de nombreux procédés défensifs, dissuasifs et de surveillance. Le résultat : on se côtoie de moins en moins et on n’apprend plus à vivre ensemble. Pour retisser des liens entre les habitants, certains Toulousains organisent des repas de quartier, des brocantes ou des fanfares ambulantes. En s’appuyant sur les analyses et témoignages de nombreux spécialistes et citadins ordinaires, le film invite à repenser les politiques de la ville.
producteur : les films du Sud
Pascal Bonnet
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