SOPHIE BRUNEAU
Sophie Bruneau est née en Belgique. Anthropologue de formation, elle commence à réaliser des films documentaires dans les années quatre-vingt-dix avec Marc-Antoine Roudil, avec qui elle fonde la société de production indépendante Alter Ego Films en 2001. Ils coréalisent trois films en Auvergne. Dans Pardevant Notaire (1999), ils observent les échanges codifiés et parfois théâtraux qui se déroulent dans l’étude d’un notaire, lorsqu’il faut vendre une ferme ou gérer une succession. Dans Terre d’usage (2009), ils font le portrait en mosaïque de cette région à travers son histoire particulière et les figures qui l’ont marquée. Dans Madame Jean (2011), iels filment la discussion entre deux filles de paysans, l’une d’elle étant l’écrivain Marie-Hélène Lafon. Leur moyen-métrage Arbres (2001) propose un voyage à travers le temps et l’espace, racontant les grandes différences et petites similitudes entre l’arbre et l’humain. Dans Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés (2005), iels filment des consultations de médecine du travail, qui mettent en lumière la violence physique et psychologique infligée par les modes d’organisation productivistes propres à l’époque contemporaine. Sophie Bruneau reviendra sur cette thématique dans Rêver sous le capitalisme (2017) en écoutant cette fois une série de récits de rêves pour révéler la façon dont la souffrance au travail s’infiltre au plus profond de l’inconscient. Pour Animal on est mal et La Corde du Diable (2014), la cinéaste se rend aux Etats-Unis pour retracer l’histoire du fil barbelé, à travers laquelle se raconte un rapport de l’homme à la terre, aux animaux et à ses propres congénères. Le monde de la clôture et la clôture du monde. Son dernier film s’intitule Cezanne (2021). Parallèlement à son travail de réalisatrice, Sophie Bruneau enseigne depuis 2009 la réalisation à l’INSAS (Bruxelles).
Film associé : La Corde du Diable