Né à  Alger en 1944, le réalisateur Merzak Allouache a assisté à  l’évolution de son pays, qu’il représente dans ses films. Sa renommée internationale s’établit après son premier long métrage Omar Gatlato, sorti en 1977. Il reçoit par la suite de nombreuses distinctions et reconnaissances internationales pour ses films, que ce soit à  Cannes, à  Chicago ou encore à  Berlin avec son dernier film «Â Enquête au Paradis », qui a reçu le Prix du Jury Å’cuménique. Nous pourrons compter sur sa présence au festival Résistances, dans le zoom géographique sur l’Algérie.

 

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Merzak Allouache se rappelle d’une vraie fête populaire, comme il n’en a jamais plus connu depuis, pour célébrer l’indépendance de l’Algérie en 1962. “Je l’ai vécu avec bonheur puisque c’était des journées de bonheur après une période très sombre.” Une annonce dans la presse pour entrer dans une nouvelle école de cinéma, l’INC à  Alger, amène ensuite Merzak Allouache à  faire ses premiers pas dans le cinéma. Parallèlement, la toute nouvelle cinémathèque lui permet d’acquérir une culture cinématographique. Il poursuit ses études de réalisation à  l’Institut National de Cinéma de Paris (l’IDHEC), plus connu aujourd’hui sous le nom de La Femis, et obtient son diplôme en 1967. La jeunesse d’aujourd’hui tend à  idéaliser cette période mais Merzak Allouache rappelle «Â Beaucoup de jeunes, à  travers les réseaux sociaux, à  travers les discussions, pensent que ce qu’on a vécu dans les années 70, c’était merveilleux. Ils pensent que c’était très beau, et que maintenant c’est terrible. Mais c’est très difficile, en fait, de leur expliquer qu’en réalité, on n’a pas vécu des choses merveilleuses. On a vécu dans beaucoup de mensonges. »

 

Dans chacun de ses films, Merzak Allouache s’engage à  montrer ce que traverse la jeunesse algérienne et la société arabe avec tant de difficultés économiques, politiques, culturelles et sociales. L’aspiration à  fuir le pays est forte mais la douleur à  le quitter aussi. Merzak Allouache est attaché à  l’Algérie, à  son peuple et ses paysages, notamment la baie d’Alger avec sa lumière et son hospitalité. Il travaille sur la «Â mal-vie », qui d’après lui désigne «Â quelque chose qui s’est mal passé, mal enclenché. » «Â On est dans une violence incroyable qu’on essaie de cacher. A mon avis cette société est malade »

 

« Tous mes films sont vus par les Algériens sur internet et sur des dvd piratés. Le vrai problème c’est que le cinéma en Algérie ne joue plus aucun rôle parce qu’il n’y a pratiquement plus de cinémas. On essaie de le cacher, de mentir. Certains réalisateurs disent «Â mon film va sortir en Algérie » mais c’est faux. Surtout, depuis des générations, on a fait perdre le goà»t au cinéma. Il y a des générations qui ne savent pas ce que c’est que d’être dans une salle de cinéma et de regarder des films. »

 

Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Merzak_Allouache

Citations de Merzak Allouache dans une interview sur France culture
https://www.franceculture.fr/emissions/hors-champs/merzak-allouache-loeil-dalger