Pour l’ouverture, c’est Gérard qui s’est collé à  l’exercice du discours. Et il faut bien avouer qu’il ne s’en est pas trop mal sorti.

Si bien qu’on le reproduit ici intégralement (bien qu’approximativement…)

« Ils étaient 20 et 3 étrangers et mes frères pourtant »
Une seule femme, Olga la Roumaine, un Espagnol survivant du camp d’Argelès-Plage, 3 Hongrois, 5 Italiens, 8 Polonais, 2 Arméniens et 3 jeunes Français… 18, 19 et 20 ans.
Aurions-nous perdu la mémoire ? Cacherions-nous qu’ils étaient Communistes, Républicains, Anarchistes ? Cacherions-nous qu’ils ont été essentiels à  notre liberté ?

A une époque où tous les préfets n’étaient pas des Jean Moulin, où Louis Amade falsifiait des papiers d’identité à  la Préfecture de l’Ariège pour cacher des résistants, ils étaient Espagnols, Français, Juifs, Polonais, Italiens… Ils étaient de ceux qui croyaient au ciel, de ceux qui n’y croyaient pas.

A cette époque-là , dans les heures noires, ils ont combattu pour la Liberté, pour la Fraternité. Peut-être ne rêvaient-ils déjà  plus à  l’Egalité et à  la Justice ?

Tous ces étrangers qui font aujourd’hui notre richesse, notre diversité nécessaire, les lois de notre République et de l’Europe peureuses n’en veulent plus. Momentanément.

Et nous, nous disons qu’il n’y a pas d’étrangers sur Terre. Elle est bien trop petite, notre terre, pour se payer le luxe inutile et surranné d’avoir des étrangers. En Ariège, nous pouvons affirmer qu’il n’y en a pas ! C’est pourquoi nous dédions cette édition 2009 de Résistances à  ces vingt et trois qui sont menacés d’expulsion. Ils s’appellent Gevorkian, Nikogossian, Kocharian, Rotomashvilli ou Sekniachvilli… Ils sont aussi des jeunes, mineurs, en instance d’être expédiés dans des pays qu’ils ne connaissent pas!

Ils sont ici chez eux, ils doivent rester nos voisins, nos frères humains.

Et aujourd’ hui, ces frères venus du monde entier, comme hier Manouchian et tant d’ autres, nous ouvrent la voie de la dignité, de l’ humanité, de la Résistance.