«Â J’APPRENDS LA FRANCE » DOCUMENTAIRE DE ARIEL CAMACHO (2009)
Un témoignage émouvant de l’accueil solidaire des demandeurs d’asile du CADA par la population du village Carla-Bayle
Gérard Bérail et Ariel Camacho

Depuis dix ans, des familles exilées au Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile, cohabitent,le temps de leur démarche pour le statut de réfugié politique, dans ce petit village rural. Ce sont deux communautés qui n’avaient rien, a priori, pour se rencontrer et qui construisent ensemble des liens forts de solidarité.

Le Maire et le Président de l’Association «Â Autour de Pierre Bayle » affirment que cette cohabitation provient d’une tradition d’accueil des réfugiés de son histoire et de Pierre Bayle, contraint de s’exiler, lui aussi, pour des motifs politiques.

Pourtant, c’est de la solidarité pure qui transpire dans les paroles de la population et qui rencontre l’espoir de ces familles fuyant pour, enfin, vivre en paix et offrir une meilleur avenir à  leurs enfants dans le pays Liberté Egalité Fraternité.

L’assistant social,la postière, l’instituteur du village accompagnent, pas à  pas, le chemin des familles vers l’intégration et vers la reconnaissance du statut de réfugiés. On suit le parcours d’une famille originaire du Kosovo qui, enfin, reçoit LA réponse, comme une délivrance, au téléphone. Et on pleure, avouez !

Mais, comme en témoigne le débat, on assiste, depuis 2006, à  une dégradation complète, il faut batailler sans cesse pour maintenir ces structures CADA, déjà  en sous capacité par rapport aux 40 000 réfugiés en France, tous les ans. Un simple constat de l’assistant social du CADA inquiète : en 2008, sur 14 demandeurs, 10 ont été déboutés, avant 65 % avaient une issue positive, «Â pourtant, depuis 10 ans, je travaille pareil ».

Pour ceux, de plus en plus nombreux, qui sont déboutés du droit d’asile, c’est «Â la grande misère » et ils rejoignent la population exilée que l’on stigmatise dans les médias, «Â cela devient compliqué » d’accueillir des étrangers en France »

Alors : «Â C’est le début de la fin ? »

Patricia Eon